La Friche de l’Escalette située à l’orée du Parc National des Calanques de Marseille offre à la visite les vestiges de son patrimoine industriel remarquable.
Outre ses architectures légères de Jean Prouvé et sa collection de sculptures modernes et contemporaines qui s’étoffe un peu plus au fil des ans, cette ancienne usine à plomb accueille chaque année des artistes.
Germaine Richier, la méditérranéenne — été 2024
Le parti pris de départ de cette exposition est de révéler le caractère merveilleux du monde de Germaine Richier, imprégné de réminiscences de son enfance provençale, en présentant quelques-unes de ses œuvres en osmose avec la nature des calanques. On ne retrouve dans les publications qui lui ont été consacrées qu’assez peu de photos d’œuvres montrées en extérieur et encore moins en pleine nature. Pourtant, d’après le critique Alain Jouffroy : « Germaine Richier fait souvent photographier ses œuvres devant des arbres, où dans un fouillis de branches (…) » Seules témoignent quelques très belles images, par Brassaï, Agnès Varda, Luc Joubert… prises dans le jardin sauvage de son atelier parisien de l’avenue de Châtillon, en Camargue où dans la campagne provençale. Le livre de l’exposition privilégie l’image, assortie d’un beau texte biographique d’Olivier Cena et de quelques citations, choisies pour la plupart parmi celles de ses contemporains, écrivains, critiques, poètes, artistes… Il donne à voir un choix de treize de ses créatures, humaines où hybrides, soigneusement mises en scène dans les ruines de l’Escalette colonisées par le maquis.
Angles de vision — été 2023
Le cadre monumental de ces ruines accueille cette année des artistes que rien ne rapproche en apparence. Richard Baquié pour qui le concept prime sur la forme… sans pour autant négliger, sous une apparente décontraction, l’impact et le raffinement esthétique. Jean Amado et François Stahly, artistes-artisans héritiers de savoir-faire ancestraux, pour qui la qualité d’exécution est indissociable de leur vision spirituelle de l’art.
Objets à réaction poétique — été 2022
Cette année les œuvres de cinq artistes contemporains — Marjolaine Dégremont, Baptiste & Jaïna, Guy Bareff, Lilian Daubisse — partageant une même vision poétique et rafraîchissante de la création contemporaine sont exposées à la Friche de l’escalette. Clin d’œil à Le Corbusier, baptisant Objets à réaction poétique, les fossiles, galets, ossements blanchis, bois flottés et débris divers… qu’il aimait à collecter dans la nature, comme le font également les enfants et les plus grands ayant conservé une part de leur âme d’enfant, ce titre nous a paru particulièrement en adéquation avec les œuvres de cette exposition.
Esprit des lieux — été 2021
Le Bungalow du Cameroun de Jean Prouvé transformé pour l’occasion en Bungalow du Pêcheur accueillera cette année quelques créations des années 1970 à1998 de Yonel Lebovici (1937–1998), situées entre design et objet d’art, sur le thème de sa grande passion : la pêche.
Trois artistes contemporains sont invités à exposer leurs œuvres, en osmose avec l’esprit… et les esprits des lieux. C’est la terre qui inspire Héloïse Bariol, modulant l’espace, Claustra laisse passer l’air et la lumière tout en brouillant la vision, ménageant ainsi une ambiance de mystère en accord avec les ruines énigmatiques de la Friche de l’Escalette.
Gérard Traquandi, proche de la nature, traque la beauté depuis sa prime jeunesse qu’il exprime à travers le dessin, la peinture, la photographie, et la céramique avec Terres Baroques.
Adrien Vescovi, avec Soleil Blanc, plante son décor à la croisée de l’assemblage textile et de la peinture, dans les lieux qui l’inspire. Les ruines de la Friche de l’Escalette, écrasées de soleil et battues par le Mistral, constituent un cadre à la mesure de son immense bannière aux ocres délavées.
L’été de la forêt — été 2020
Cette année les œuvres de trois artistes couvrant soixante ans de création sont à l’honneur. L’été de la forêt de François Stahly, vaste ensemble sculptural composé d’une cinquantaine de totems de bois sculpté de différentes tailles, accompagné de « morceaux choisis » en provenance de la succession Stahly.
Reliefs, « chiffonnages » d’acier Corten de Pierre Tual dotés d’une grâce aérienne.
Rakus et Savons, deux installations poétiques de Myriam Mihindou sont présentées à l’intérieur du Pavillon 6x9 de Jean Prouvé, aux côtés du Bungalow du Cameroun, deux architectures « nomades » du génial « tortilleur de tôle » de Nancy.
